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Alpa a11 Super Maïca n°39 - 1970
Alpa a11 Maïca et Alpa a11 super Maïca, la production en fibre de verre.
Dans les années 50 l'Italie vit le début du boom économique. Fort d'une nouvelle énergie et d'une grande passion pour la mer et les bateaux, Danilo Cattadori voit dans la production de nouveaux matériaux composites, la possibilité de réaliser des bateaux en série en fibre de verre.
Le 6 Juin 1956 il fonde à Fiesque (Crémone) la société ALPA (Azienda Lavorazioni Plastiche e Affini - Société de transformation des matières plastiques) et commence à produire le Flying Dutchman.
En Europe il est le premier à lancer la production de bateaux en fibre de verre. La fibre de verre est un nouveau matériau pour le RINA qui, afin de reconnaître sa pertinence dans le domaine naval, fait les mêmes tests et les mêmes essais de traction que Cattadori.
Nuvola à Vincenzo Selvaggio au mouillage à Modon (en grec Methoni) dans le sud du Péloponnèse.
Pendant les Jeux Olympiques de 1960 à Naples auxquels une vingtaine Flying Duchtman ont participé, onze sont produits par Alpa. Dans la même année, Cattadori a inventé l'arrière ouvert (Alpa S) grâce auquel il gagnera "la boussole d'or".
Cattadori transfère l' ALPA à Offanengo (près de Crema), où il installe deux lignes d'assemblage et un réservoir pour les tests dans des locaux couverts de 16000 m². Ensuite il ouvrira également une base navale à Toulon, en France. Le but est de construire des voiliers qui peuvent répondre aux différents besoins.
L' Azienda Lavorazioni Plastiche e Affini (ci-contre grâce à Google Earth), facilement reconnaissable à sa toiture en damiers était installée dans ses bâtiments d'Offanengo.
La plupart des projets de modèles construits sont signés par le bureau d'étude de design ALPA, mais la production qui lui permettra d'être parmi les grands noms de la construction navale est certainement celle qui implique la participation de grands designers du panorama de la voile internationale, tant que Anselmi Boretti, Van de Stadt, les cabinets Sparkman & Stephens et Illingworth & Primrose. C'est effectivement à travers une collaboration avec Illingworth & Primrose qu'en 1962 ALPA commence à produire le modèle A11 Maïca.
Cattadori ne diffère pas beaucoup de la conception originale, proposant la version avec l'arrière à voûte et ne faisant que des modifications mineures pour l'adapter à la production de masse en fibre de verre : longueur : 11,28m, largeur : 2,74m, tirant d'eau 1,75m, déplacement 5,5t. Le plan de voilure est constituée d'un puissant triangle avant de 33,90 m² et d'une grand-voile de 24,10 m².
L'agencement interne est classique et presque identique aux «frères» en bois ; en descendant sous le pont, nous trouvons à droite une grande table à cartes et la couchette navigateur, à gauche nous trouvons la cuisine avec l'évier, le four basculant et une grande glacière. Le moteur (généralement un bicylindres Arona de 18 ou 22 cv) est placé entre la cuisine et la table à cartes, couvert par un siège. Dans le carré, les deux couchettes peuvent facilement se transformer en couchettes doubles. La cabine avant qui dispose d'une couchette double est séparée du carré par une salle d'eau avec wc, évier et petite douche qui se trouve à tribord.
Sur le pont il y a une particularité : tout l'équipement (mât, bôme, poulies, rails d'écoute, etc.) est fait par le chantier naval ALPA ; le nom du chantier y est gravé. L'Alpa a11 Maïca est gréé en sloop en tête, avec 2 étages de barre de flèche et double pataras.
En 1967, le bureau d'étude ALPA traite avec Illingworth & Primrose une modification importante de la conception de la coque du Maïca. L'objectif est d'améliorer le contrôle du bateau aux allures portantes et d'avoir une réponse plus rapide et plus efficace dans les changements de route. Le safran est reculé, séparé de la longue quille et soutenu par un aileron important. L' Alpa a11 Super Maica est ainsi conçu et c'est le seul modèle de la classe Maïca avec la quille fractionnée.
Cette version se distingue également par d'autres particularités tel l'arrière rallongé et donc plus étroit, avec le petit tableau se terminant perpendiculairement par rapport à la surface de l'eau. Le nombre de petits hublots latéraux est réduit à trois au lieu de quatre. Un autre trait caractéristique important est l'addition de la barre à roue qui déplace le barreur derrière la barre d'écoute, en libérant ainsi le poste de pilotage et la descente.
Lorsqu' en 1971, la production est arrêtée, le nombre total d' Alpa a11 Maica et a11 Super Maica en fibre de verre est d'environ 130 unités.
Comment naviguent les Alpa a11 Maica et a11 super Maica
Beaucoup de Maïca naviguent encore aujourd'hui partout dans le monde en témoignant les qualités marines du projet, la construction robuste, la qualité des matériaux et surtout l'amour des armateurs qui les possèdent ou qui l'ont possédé.
Maïca s'exprime au mieux à une vitesse croissante : d'abord il gîte et après il trouve son assiette en traçant une route stable et précise. Le passage sur la vague est doux et progressif. Il est inutile d'avoir trop de voiles mais celles-ci doivent être de bonne qualité, avec une bonne coupe et qui soient bien réglées. Par ailleurs, une mauvaise distribution des poids pénalise lourdement les performances.
Dans toutes les allures Maïca maintient un bon équilibre et remonte au près de façon surprenante. Il demande plus d'attention de la part du barreur aux allures portantes...
Vincenzo Selvaggio (traduction de madame Selvaggio, relecture Stéphane Hupin)
Le grand frère de l'Alpa a11 Maïca : l' Alpa 15 long de 14,70 m dessiné par Francesco Anselmi en 1961
(d'après une photo du site de l' Alpa Historical Club)
Nuvola...
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