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Myth of Malham
 
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Un sacré numéro de voile !

Reproduction des plans autorisée par Laurent Giles Archive*




1946. Après avoir discuté de ses idées tant avec Fife qu'avec Mylne, John Illingworth de retour d'Australie où il vient de remporter la première Sydney-Hobart sur Rani, choisit en définitive Laurent Giles & Partners qui représentent avec Robert Clarke une nouvelle génération de jeunes architectes navals, comme designer de son nouveau bateau.

"John est de retour et je viens juste de parler avec lui au téléphone. Il veut un bateau aminci pour le Fasnet !" explique Laurent Giles après la conversation qu'il vient d'avoir avec Illingworth. En effet, après ses expériences à bord de Maid of Malham et de Rani, l'ingénieur pas encore fortuné est convaincu que l'avenir est aux bateaux de déplacement léger et par conséquent moins coûteux.

D'autant plus qu'en cette période d'après-guerre, si les yachtmen évitent de peu une taxe de 33% sur l'acquisition d'un bateau neuf, la rareté du bois conduit alors le gouvernement à ne pas accorder la licence nécessaire à la mise en chantier de bateau de plaisance. Ces restrictions n'entament cependant pas la détermination d'Illingworth qui, en tant qu'officier vétéran de la Royal Navy, sait où et comment obtenir les matériaux qu'il souhaite. Quant à la licence...

Deux premiers projets qui ne conviennent pas à ce qu'attend Illingworth sont proposés par l'architecte qui devra donc plancher sur un troisième projet enfin validé après qu'Illingworth ait réduit la longueur du futur Myth of Malham ; de deux traits de crayons verticaux partant des extrémités de la ligne de flottaison naîtront à l'arrière un tableau vertical et à l'avant une étrave arrondie et à peine inclinée. Schoking !



imageMyth of Malham : Caratéristiques

L.H.T. : 11 m. 88
L. flottaison : 10 m. 24
Bau maximum : 2 m. 86
Tirant d'eau : 2 m. 21
Déplacement : 7,6 tonnes
Rapport déplacement/lest : 52 %

Notez l'importance du frégatage et du tirant d'eau



imageBien qu'Illingworth n'ait pu obtenir la licence requise, la construction de Myth est entreprise et c'est le chantier Hugh McClean & Company à Greenock (embouchure de la Clyde) qui est chargé de cette mission qui durera de l'automne 1946 à l'été 1947. Coup de chance, en juin 1947, un mois avant la mise à l'eau, la licence ne devient plus nécessaire pour la construction de petits bateaux...


imageAussitôt lancé Myth flotte dans ses lignes malgré les deux coups de crayon qui avaient validé le plan de Laurent Giles quelques mois plus tôt...

Son bordé en acajou est en 2 épaisseurs, la couche extérieur épaisse de 12 mm étant disposée longitudinalement, l'intérieure, épaisse de 9,5 mm l'étant à 45°.

La coque comporte une demi-douzaine de cloisons ou demi-cloisons en CP de 18 mm. Au niveau du mât, 2 membrures-cadres en alliage léger ceinturent complètement la coque et l'intérieur du roof. 7 serres coincées entre les membrures et leur double courant de liston à liston sont disposées de chaque bord.

Petite astuce : L'étrave tronconique en avant de la marotte est équipée d'un système de ventilation.



imageSur le pont, une autre originalité : Pour prolonger le cockpit lorsque tout l'équipage est sur le pont, Illingworth propose 2 descentes jumelles qui seront séparées par un élongis central sur lequel est fixé la poulie d'écoute de GV.

Mais la caractéristique la plus inhabituelle du futur vainqueur des 2 Fasnet à venir n'est pas là : Illingworth comme Giles soupçonne que sa conception radicale entraînera un changement des règles de jauge du RORC et ils veulent, dès lors que les élancements ne seront plus autant pénalisés, être capable d'ajouter un morceau d'étrave lui apportant certes un peu plus de grâce. Mais l'étrave de Myth ne fut finalement jamais changée pour un modèle plus classique...



imageLorsqu'il découvre le plan de voilure dessiné par Illingworth, Laurent Giles est horrifié : "John, je n'appelle pas ça une grand voile, c'est juste un drapeau en arrière du mât".

En effet, la jauge du RORC ne pénalisant que très peu les grands focs, Illingworth à la grande surprise de l'architecte, a reculé le mât de son bateau pour le positionner plutôt au milieu, réduisant ainsi sa grand-voile et dotant sa garde-robe de nombreuses voiles d'avant dont un génois dont le point d'écoute se superpose à celui de la GV.



John Illingworth conserve Myth of Malham 12 années pendant lesquelles il participe à de nombreuses courses.

Quelques résultats de Myth of Malham tout au long de sa carrière :

1947 : Fasnet (1er)
1949 : Fasnet (1er)
1957 : Fasnet (2ème),Admiral's Cup (1er)
1959 : Channel Race (1er), Admiral's Cup (1er)
1968 : Transat en solitaire (8ème)
1969 : Fasnet (35), Admiral's Cup (2ème)


image
Myth change de propriétaire une dernière fois dans les années 70 et bat pavillon français.

Son nouvel armateur, breton, emmène des équipiers payants pour des croisières au départ de Paimpol, continuant de régater jusqu'à ce qu'il coule en 1972, la perte de son lest ayant entraîné son naufrage.



imageMyth à l'époque de son dernier skipper conserve le matériel dont il a été équipé pour courir la Transat anglaise : Régulateur d'allure, balcons, bulle de veille en plexiglas...

Remarquez le système d'écoute de GV et la table de cockpit qui supporte son rail.





* The drawings of Myth of Malham are copyright of Laurent Giles Archive and must not be downloaded (Les plans de Myth of Malham sont sous copyright Laurent Giles Archive et ne doivent pas être téléchargés)

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