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Rani à John Illingworth remporte la première Sydney-Hobart
 
  30 numéros descendus d'un coup de Southerly Buster !


Un cotre nommé Rani


Officier-ingénieur dans la Royal Navy, John Illingworth a brillamment servi comme sous-marinier, organisateur d'arsenaux et de bases navales pendant la dernière guerre mondiale. Avant la guerre il avait déjà un palmarès important en canot à moteur et sur Maid of Malham notamment et c'est en 1945 qu'il apprend que le jeune Cruising Yacht Club of Australia (CYCA) souhaite organiser une croisière vers Hobart en Tasmanie. Convainquant les organisateurs que transformer cette croisière en une course serait plus motivant, il y inscrivit son bateau, Rani, qui était le plus petit des 9 participants et remporta l'épreuve haut la main...

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L'équipage de Rani



En parcourant la toile, j'ai découvert un article paru dans la revue du C.Y.C.A qui relate les péripéties de l'équipage victorieux de la toute première Sydney-Hobart. Peter Campbell (d'Offshore Yachting) qui signe cet article nous rapporte aussi le témoignage qu'il avait recueilli auprès de Ray Richmond, ancien équipier de Rani et également officier-ingénieur de la Royal Navy disparu au mois de juin de cette année 2008.

Extraits :

En juin 2008, Ray Richmond RN, dernier équipier encore vivant de l'équipage de Rani, bateau vainqueur de la première Sydney-Hobart en 1945, est décédé à l'âge de 88 ans.
Pendant la seconde guerre mondiale Ray Richmond alors jeune officier-ingénieur de la Royal-Navy affecté au service Maintenance & Repair de la base de Garden Island à Sydney devint en 1945 et par la force des choses équipier en course croisière sous les ordres du Capitain John Illingworth RN, officier-ingénieur affecté à la flotte britannique et plaisancier anglais réputé ainsi qu'architecte naval en temps de paix.

Illingworth avait déjà convaincu le jeune Yacht Club (de l'Australie) d'organiser une course-croisière vers Hobart (la Sydney-Hobart désormais rebaptisée Rolex Sydney Hobart Yacht Race).
La course victorieuse de 1945 a été l'unique longue course océanique de Ray Richmond mais il conserva toujours un vif intérêt dans Sydney Hobart ; en 1994, il était l'un des officiels pour tirer le coup de canon du départ de la 50ème édition. Son récit est un excellent rapport historique de la première Sydney-Hobart.

En 1945, Richmond était donc un jeune lieutenant, ingénieur, attaché à la Flotte britannique du Pacifique dans la Baie de Tokyo quand il fut transféré à la dernière minute à Sydney. L'une de ses premières tâches consista à aider le Capitain Illingworth à préparer Rani, y compris le nettoyage de la carène et l'application de la peinture sous-marine de la coque en bois pour la première Sydney-Hobart dont le départ était prévu le Boxing Day (Le lendemain de Noël).

Rani était un 35 pieds à arrière canoë, conçu par Arthur Barber et construit à Sydney. Illingworth enrôla un équipage de jeunes officiers de la Royal Navy et des plaisanciers amateurs locaux. Il adapta Rani pour les 630 milles de course à avaler pour rejoindre la Tasmanie. Rani était le plus petit des neuf concurrents.

Avant le départ de la 60ème édition de la Sydney Hobart Rolex, Ray Richmond avait rappelé de façon éclatante le début de la course de 1945, la descente vers le sud, les vents soufflant en tempête, la mer de Tasmanie devenue sauvage et la surprise de l'équipage en découvrant qu'ils étaient le premier bateau à atteindre Hobart...
"Illingworth était un maître de la tactique ; un coureur d'océan pointu," s'est rappelé Ray Richmond. "Nous tracions chaque mille de la route. Chaque demie heure, nous devions faire notre estime, qu'Illingworth ou le navigateur vérifiait."
Les radios n'étaient pas obligatoires à cette époque. Rani en avait obtenu une en prêt auprès d'un porte-avions de la Royal Navy, mais elle était tombée en panne avant le départ. "Donc nous hissâmes les voiles sans possibilité de communications avec la terre. Personne à bord ne se soucia de l'absence de radeau de sauvetage, d'assistance en mer ou par air pour nous secourir ou nous guider si nous étions en perdition»
Dans l'après-midi du deuxième jour de la course, un Southerly Buster frappa la flotte, se développant en tempête force 9. Tous les yachts sauf Rani rejoignirent un abri pendant 36 heures, le temps de la tempête.
Ni les officiels de course, ni la RAAF n'étant capable d'entrer en contact radio ou dans les zones de recherche, des craintes graves furent retenues pour Rani, le plus petit bateau de la flotte.
De la tempête, je peux seulement dire que c'était la force 9, selon le RAAF," s'est rappelé Richmond. "Les vagues furent annoncées comme étant haute de 50 pieds. Nous étions crevés. Un moment j'étais à la barre. Nous nous sommes dirigés juste face à une vague puis, nous sommes descendus verticalement, directement en bas et avons surgi de nouveau. "
Rani déchira sa grand-voile, mais un membre d'équipage australien, Norman Hudson la répara et Rani continua sa route au travers du Détroit de Bass oriental et à l'Est de la côte tasmanienne.

Richmond s'est rappelé un autre problème que l'équipage et lui particulièrement rencontré pendant la tempête. "J'appris rapidement que si des boîtes de conserves et des bouteilles sont rangées sous le plancher de la cabine, il fallait mieux enlever les maudites étiquettes et marquer sur les boîtes leur contenu. Nous ne l'avions pas fait et les étiquettes se sont détachées.
"La pompe de cale se boucha avec de la pâte à papier et nous ne sûmes jamais ce que nous allions manger avant l'ouverture des boîtes ; parfois c'était des haricots cuits pour le dîner ou de la crème anglaise pour le petit déjeuner !"
La tempête a inévitablement été suivie par un calme et le sud du voyage a été très lent.
"En pénétrant dans Storm Bay, nous étions très déprimés," poursuit Ray Richmond.
"Cela nous avait pris 6 jours... Nous étions le plus petit bateau de la flotte."
Un Catalina de la RAAF a finalement aperçu Rani dans Storm Bay, mais l'équipage de Rani était toujours convaincu qu'ils étaient le Tail End Charlie de la flotte.
Plus tard dans la nuit, en arrivant en haut de la Derwent River, l'équipage a aperçu les phares d'une voiture demandant en Alphabet morse : Etes-vous Rani ? "Oui, nous sommes Rani," ont-ils répondu. Alors un nouveau message projeté de terre : "Remercions Dieu vous êtes saufs."
Plus tard, une chaloupe est venue se joindre auprès de Rani pour les saluer.

Quand le Capitaine Illingworth a demandé : "Quelle est notre classement ?", sa question a été suivie par le rire rauque de l'équipage de la chaloupe qui avait apparemment célébré le Nouvel An au Royal Yacht Club de Tasmanie.
Illingworth avait alors demandé : "Combien de bateaux sont arrivés ?" On lui répondit avec un rire encore plus rauque et en tendant une bouteille de whisky : "Vous êtes les premiers !" Ray Richmond revendique : "Nous n'avons pas ouvert la bouteille avant que nous n'ayons coupé la ligne et que nous nous soyons amarré dans Sullivan's Cove », où des centaines de hobartians alignés le long du bord de mer près de l'historique Constitution Dock offrirent à Rani et à son équipage l'accueil de héros.

Le lieutenant Ray Richmond RN et l'équipage anglo-australiens de Rani - le Capitaine John Illingworth RN (le propriétaire/capitaine), Geoff Colohan, le lieutenant John Hoggard RN, Norman Hudson, le Capitaine Ken Vaughan AIF et le lieutenant Bill Mews RNVR - ont écrit l'histoire en remportant la première Sydney-Hobart en 1945, un événement qui est devenu l'une des plus grandes courses océaniques du monde et un emblème du sport australien l'été.
Depuis 63 ans, Rani reste le plus petit bateau jamais inscrit ayant eu les honneurs de la ligne de la Course Sydney Hobart Rolex Cup et est l'un des 6 bateaux ayant pris le meilleur départ et ayant coupé la ligne d'arrivée le premier.

C'était un exploit remarquable et le Capitaine Illingworth a gagné en Australie le titre bien mérité de « Père de la course océanique moderne »...



Quelques caractéristiques de Rani

Plan de C.A. Barber, construit à Sydney



Long de 10,50 mètres, Rani présentait un frégatage assez prononcé, ce qui avait l'avantage de présenter moins de fardage mais compliquait un peu les choses en ce qui concerne l'implantation des rails d'écoutes de foc.
Son déplacement était de 6,4 tonnes dont le lest (2,6 tonnes). C'était un bateau pas très raide à la toile et qui gîtait assez par brise modérée...

Plan de formes
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"Cette coque très facile à faire marcher était rapide et douce à la mer en toutes circonstances"

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Rani, le vainqueur de la course Sydney-Hobart de 1945-1946 approche de l'arrivée.
Damned ! Dans la GV, le numéro de voile est descendu de 44 à 14 ! 30 numéros descendus d'un coup de Southerly Buster ?





Sources : Course-Croisière (J.H.Illingworth), Offshore Yachting (P. Campbell)



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